15 April 2024

Les associations de courtiers s’unissent pour accompagner les courtiers dans la crise

Crédit Immobilier : les associations de courtiers s’unissent pour accompagner les courtiers dans la crise.

 

Communiqué de presse - 16/04/2024

5 associations professionnelles qui représentent plus de la moitié des courtiers et mandataires d’intermédiaires en crédit saluent la résilience de professionnels impactés par la crise de l’immobilier et font des propositions pour accompagner un métier en pleine mutation.

CNCEF CREDIT, l’AFIB, l’ANACOFI Courtage, la CNCGP et LA COMPAGNIE IOBSP, réunies les 3 et 4 avril au sein des Assises du Financement, dressent un constat implacable : 2023 a fait beaucoup de mal aux courtiers et mandataires d’intermédiaires en crédit. Et la sortie de crise qui se dessine est loin de permettre pour tous un retour à la normale.

Une profession en souffrance


Les professions de courtage en crédit ont enregistré un taux de défaillance de plus de 40% en 2023. Ceci est expliqué notamment par la macro-économie (augmentation rapide des taux d’intérêt par la BCE, forte inflation) mais aussi par des éléments techniques (normes HCSF et taux d’usure). Mis bout à bout, ces différents facteurs ont engendré une chute du volume d’affaires sans précédent pour les courtiers qui s’adressent aux particuliers. Beaucoup d’associations ont constaté le non-renouvellement des adhésions de courtiers pour cessation d’activité…
Le crédit aux entreprises et aux professionnels, quant à lui, s’en sort beaucoup mieux. En effet, dans le crédit professionnel, il n’y a pas de normes HCSF et pas de taux d’usure (mis à part pour les agios) et aussi pour certains crédits professionnels comme l’affacturage, il existe une possibilité d’être rémunéré sous forme d’encours.
Ce que regrette Etienne Kajoin, Président de La COMPAGNIE IOBSP, c’est que parmi le marché des courtiers en crédit en France, les courtiers spécialisés dans le professionnel ne représentent pas plus de 15% alors même qu’en 2023 le crédit distribué aux entreprises représente 1 333 milliards d’euros soit 47% de l’ensemble des crédits distribués en France (2 831 milliards). Par la même occasion, il souhaiterait inciter plus de courtiers en crédit à se spécialiser dans ce domaine.


Un marché et des acteurs optimistes, mais dans l’attente

« L’activité repart lentement mais nous restons dans le doute quant aux mouvements de la Banque Centrale. Et le marché reste sensible aux signaux envoyés par les médias… » analyse Sophie Meunier Poutot, Présidente de l’AFIB.
Pourtant, le besoin et la confiance des Français envers les courtiers ne faiblit pas, bien au contraire. Dans ce contexte difficile, près de la moitié d’entre eux y font appel pour financer leurs projets immobiliers, et de plus en plus de jeunes emprunteurs.

L’enjeu majeur reste cependant de compenser le manque à gagner du quasi-blocage du marché et de la suppression de nombre de conventions avec les banques. Et d’opérer une « révolution culturelle » pour installer une rémunération du conseil, sous forme d’honoraires.
Pour cela, la diversification des compétences par la formation s’impose. « A nous d’être force de proposition auprès de nos adhérents, sans imposer quoi que ce soit. Valoriser notre conseil est une formidable opportunité pour sécuriser et développer nos entreprises. » assure Côme ROBET, Président de CNCEF CREDIT.

« C’est une boîte à outils pour progresser que nous mettons à disposition. On peut aujourd’hui se former pour travailler sur la réhabilitation de l’ancien ou le conseil en assurance. » explique Pascal Labigne, Président de l’ANACOFI Courtage.


Des pistes partagées pour préserver l’avenir de la profession

La première étape consistait à se regrouper pour peser sur les débats. C’est chose faite avec 
Les Assises du Financement, qui rassemble et fédère les représentants agréés.

S’il est aujourd’hui un maître-mot commun à toutes les associations, c’est bien “assouplir”. « Le marché a grand besoin d’assouplissement, à tous les niveaux. » plaide Yves Mazin, Vice-Président de la CNCGP. « Qu’il s’agisse du taux d’endettement ou des règles d’urbanisme, il est temps de redonner à chaque acteur la liberté de piloter son activité. »

« Les normes ont notamment bloqué le marché de l’investissement locatif. » renchérit Côme Robet. « Aujourd’hui, le Haut Conseil de Stabilité Financière bloque, nous voulons que le reste à vivre soit pris en compte pour faire revenir les investisseurs. Nous en avons plus que jamais besoin pour rénover et remettre rapidement sur le marché de la location des logements vacants.»

C’est l’un des objets de la proposition de loi défendue par Lionel Causse, en examen en ce moment au Parlement, que toutes soutiennent et souhaitent voir aboutir.


5 propositions des associations pour relancer le crédit et l’immobilier

  1. Supprimer la norme contraignante des 35% de taux d’endettement maximal, qui a bloqué l’accession à la propriété de 240 000 ménages entre 2019 et 2023
  2. Redonner aux établissements financiers la liberté d’apprécier le risque d’octroi de crédit en reprenant en compte la notion de reste à vivre.
  3. Contraindre les banques à motiver le refus d’octroi crédit.
  4. Rétablir le calcul différentiel du taux d’endettement pour les investisseurs locatifs.
  5. Créer un Observatoire des Crédits pour centraliser toutes les informations